La plagiocéphalie positionnelle, connue sous les termes « tête plate », touche près d’un bébé sur deux selon une étude canadienne. Cette déformation du crâne est causée par une pression prolongée sur un côté arrière de la tête. Les os du crâne n’étant pas soudés pour permettre la sortie de bébé, ils sont très malléables. Depuis la consigne du
dodo sur le dos, instaurée il y a environ 15 ans au Canada, on assiste à une augmentation de cette problématique. Être un garçon, la grossesse multiple, la prématurité, l’engagement précoce du bébé et le manque d’espace dans l’utérus figurent parmi les facteurs de risque avant l’accouchement. Après ou lors de l’accouchement, on retrouve entre autre, le torticolis, le dodo sur le dos, le gros bébé passif, l’utilisation de forceps ou ventouse ainsi que la surutilisation de la coquille ou autre dispositif qui limite l’exploration de bébé.

Observer bien votre bébé dès la naissance.
A-t-il la tête bien ronde?
A-t-il la tête inclinée ou tournée d’un seul côté?
Il est important de savoir que votre enfant a besoin de vous pour bouger. Ses muscles ne sont pas encore assez forts pour contrer la gravité et sa tête roulera sur le côté plat ou restera du côté de sa préférence où elle développera un côté plat si vous n’intervenez pas.
L’alignement de la tête avec le tronc est la base. Le bébé doit acquérir un bon contrôle de tête pour développer une posture droite et un développement moteur équilibré.
Puisque la tête de bébé représente près de 25% de son poids, une tête inclinée ou constamment tournée du même côté, amènera poupon à développer un côté plus que l’autre et obligera une compensation des muscles du tronc pour tenter de garder un alignement le plus droit possible. Ce qui enclenchera inévitablement un déséquilibre musculaire qui aura des répercussions sur le développement de l’enfant.

Que peut-on faire pour prévenir la plagiocéphalie?
Le mot d’ordre est l’alternance.
Dans le livre « Mieux vivre avec votre enfant de la grossesse à 2 ans », vous retrouvez les conseils de placer bébé sur le ventre lors des périodes d’éveil et d’alterner la position du bébé au lit, soit un soir à la tête du lit et le lendemain au pied du lit, de sorte que bébé sera encouragé à tourner la tête de chaque côté en alternance.
À ces conseils, nous pouvons ajouter celui d’alterner dans les bras, lors des boires et même aux changements de couches si vous avez noté que bébé a une préférence pour
tourner la tête. Un autre endroit où les bébés peuvent passer trop de temps sans bouger est la coquille. Ce dispositif essentiel pour le transport sécuritaire en voiture devient un facteur aggravant une « tête plate » et limitant un sain développement si son utilisation dépasse son utilité.
En période d’éveil, l’alternance entre les positions ventrale, couché sur le côté, couché sur le dos avec stimulation, le portage et assise, est capitale pour varier les pressions appliquées sur le crâne et stimuler votre bébé de toutes les façons possibles. Ce sont lors de ces périodes que bébé se renforcera contre la gravité et apprendra
comment bouger pour atteindre ses buts. Par exemple, pour rouler du dos au ventre, bébé doit passer par couché sur le côté et se rendre sur le ventre mais s’il n’expérimente pas la position ventrale ni couché sur le côté, il n’aura ni le chemin ni l’intention de vouloir si rendre seul. Donc position et développement vont de pair. L’application de ces conseils dès la naissance permettra d’éviter la présence ou l’aggravation de déformation de la boîte crânienne et les changements fréquents des différentes positions de bébé lors des périodes d’éveil faciliteront le développement moteur global de votre enfant.
Des ateliers en physiothérapie pédiatriques ont été mis sur pied dans le but de prévenir la plagiocéphalie positionnelle et pour encourager un développement moteur harmonieux. Ces ateliers sont offerts pour des groupes de bébés de 0-3 mois et 4-6 mois. Les positions à adopter et les étapes du développement sont expliquées et pratiquées selon le groupe d’âge. Lors des ateliers, il arrive qu’une plagiocéphalie plus sévère ou un torticolis soit dépisté, les parents sont alors dirigés vers leur médecin et en
physiothérapie pédiatrique pour une consultation individuelle afin de recevoir des exercices ciblés pour leur enfant.
Vigilance, alternance et stimulation donneront toutes les chances à votre bébé !

Guilène Handfield, physiothérapeute
Ateliers et consultations individuelles en physiothérapie pédiatrique offerts au CSCC
450 813-4927
csccmonteregie.com